Le coupable, ce sont aussi ces armes de destruction massive appelées
aussi AMD « Arms of Mass Destruction ». Ce sont elles qui
sont devenues l’ennemi public numéro un aux Etats-Unis, ce sont
elles qui ont donné lieu à ce « second Vietnam ».
Bien vite au New York Times, on se met à la recherche de ces
armes mystérieuses, cachées on ne sait où, mais qui suscitent tant
d’intérêt de la part du gouvernement américain. Après Ben
Laden, c’est maintenant Saddam Hussein qui est indirectement
« responsable » des attaques du 11/09/01. 53)
Le New York Times, peu de temps après les attaques, soutient
l’hypothèse de la présence d’AMD en Irak. Bien avant
l’invasion, on pouvait lire à la « une » du quotidien
:
Arsenal secret
[de l’Irak] :
la chasse aux bactéries de la guerre
Un déserteur décrit les
progrès de la bombe atomique en Irak
Un Irakien parle des rénovations
de sites d’armes chimiques et nucléaires
Des déserteurs confortant le
dossier américain contre l’Irak, disent des officiels 54)
La légitimité de la guerre en Irak est ainsi justifiée par la
recherche de ces armes de destruction massive, dont l’existence
même est certifiée par les journaux américains, dont le New
York Times. Judith Miller, journaliste respectée du Times,
devient ainsi la « porte parole » de la psychose « AMD »
et publie un rapport détaillé en 2003 alors que l’occupation en
Irak bat son plein, un rapport qui sera repris par toutes les plus
grandes chaînes de télévision américaines et dont l’authenticité
ne sera pas une fois questionnée.
Dans ce rapport, l’existence des armes est clairement affirmée,
tout comme la destruction de la plupart d’entre elles quelques
jours avant l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis :
Selon des membres de l’équipe,
l’Irak aurait détruit des armes chimiques et biologiques quelques
jours avant le début de la guerre. Des officiers militaires
déclarent que le scientifique leur aurait confié que quatre jours
avant que le président Bush ne donne 48 heures à Saddam Hussein
pour quitter l’Irak ou affronter la guerre, des officiers irakiens
auraient mis le feu à un entrepôt où des armes biologiques de
recherches auraient été développées.
55)
Dans d’autres journaux américains, l’idée
même d’une humanité aux droits universels est couramment mise en
cause. Comme les Vietnamiens avant eux, les Irakiens seraient
« impurs », bons à être traqués. « Pour
chaque GI tué, disait une lettre de lecteur publiée par le
Daily News de New York, vingt Irakiens doivent être
exécutés. » 56). Le New York Times ne
publie pas de telles correspondances, mais soutient fermement
l’hypothèse d’un arsenal d’armes de destruction massive en
Irak.
Cette quête, vaine, unit sans aucun doute les
Américains derrière leur gouvernement. La presse, et le New York
Times, créent un sentiment de patriotisme plus fort que jamais,
dans cette lutte contre le terrorisme et cette glorification de leurs
héros.
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